
Bienvenue sur le site muthologia.fr. Vous trouverez sur cette page un lot d’angles de lecture intéressants au sujet de la mythologie gréco-latine qui peut être approchée et analysée de diverses perspectives. Les remarques reflètent uniquement les points de vue et les réflexions du concepteur de ce site. Il n’y a absolument aucun recours à « l’Intelligence Artificielle » ici, ni dans aucun autre endroit relatif au site muthologia.fr.
Table des matières
- Par le premier niveau de découverte
- Par des personnages clés
- Par la géographie
- Par la généalogie
- Par les sources primaires gréco-latines
- Par les thématiques littéraires
- Par l’Histoire
- Par la mythologie comparée
- Par d’autres disciplines
- Par la réadaptation
Par le premier niveau de découverte
Quiconque s’initie à la mythologie gréco-latine doit bien commencer quelque part. Tout dépend du contexte personnel, mais en général cette découverte se fait via des œuvres de vulgarisation et de reformulation (livres, films ou encore sites web) de certains mythes grecs et gréco-latins qui sont parmi les plus connus :
- les douze travaux d’Héraklès, trop souvent orthographié et cité sous sa forme latine « Hercule »
- certains épisodes de l’Odyssée (par exemple le Kyklope/Cyclope Polyphème)
- Persée et Méduse
- Thésée et le Minotaure
- certains épisodes de la quête de la Toison d’or avec les Argonautes
- certains épisodes de la guerre de Troie (comme le cheval de bois)
- certaines aventures divines (certains mythes où les dieux grecs se métamorphosent par exemple)
- Romulus et Rémus pour la mythologie latine pure en lien avec Rome
Ce premier niveau de découverte constitue en général à notre époque la porte d’entrée dans le vaste ensemble de la mythologie gréco-latine, qui pourra ensuite proposer d’en découvrir bien plus aux personnes souhaitant aller plus loin.
Par des personnages clés
Une évolution logique du premier niveau de découverte pour la lecture de la mythologie gréco-latine peut se faire via une attention plus poussée sur certains personnages clés. En effet, les personnages mythologiques les plus connus sont rarement limités à quelques mentions ou à une entrée de dictionnaire car ils possèdent une histoire extrêmement riche. Prenons par exemple le cas du héros Héraklès : son histoire ne se limite pas seulement à ses travaux (déjà très riches en détails), il vit plusieurs aventures avant, et surtout après où il rencontre d’autres personnages donnant accès à d’autres mythes. On pourrait parler en somme d’une approche presque « biographique » de la mythologie, un angle de lecture s’appliquant aussi aux divinités. Certaines comme Zeus ou Athéna sont présentes dans tellement de mythes qu’il est possible de parcourir quantitativement une bonne part de la mythologie gréco-latine en s’intéressant uniquement à ces personnages clés. Il est également possible de pousser la logique plus largement via les catégories de personnages, avec par exemple les divinités, les créatures, ou encore les héros.
Par la géographie
La mythologie gréco-latine est un ensemble énorme malgré son caractère partiel dû à la perte de nombreuses sources primaires au fil des siècles (voir ici pour plus d’informations). Mais elle reste suffisamment importante pour offrir divers éléments de structure qui donnent d’autres clés de lecture au-delà de lire les mythes et légendes en vrac. L’un des plus significatifs au niveau intrinsèque réside dans une approche par rapport aux zones géographiques (cités, îles et régions) mentionnées dans la mythologie et qui existent dans la réalité. En effet, plusieurs d’entre elles sont reliées à des mythes et des cycles riches en contenu mythologique. En voici un aperçu :
- Argos avec la lignée des Danaïdes et des Perséides qui incluent le héros Persée, mais aussi le héros Diomède qui s’illustre notamment pendant la guerre de Troie
- Athènes avec l’histoire du héros Thésée
- Délos avec la naissance d’Artémis et d’Apollon
- Delphes avec les actions d’Apollon et les diverses prophéties oraculaires
- Égine avec la naissance de la lignée des Éakides
- Iolkos/Iolcos avec l’épopée de la Toison d’or
- Knossos/Cnossos avec l’histoire du roi Minos qui comprend le Minotaure
- Korinthe/Corinthe avec le mythe du héros Bellérophon et de Pégase
- Mykènes/Mycènes depuis sa fondation par Persée jusqu’aux Atrides qui englobent Agamemnon dans le contexte de la guerre de Troie et au-delà
- Pylos qui comprend l’histoire des Néléides avec notamment le roi Nestor
- Rome avec l’histoire de Romulus et Rémus dont l’ancêtre est le héros troyen Énée
- Sériphos avec l’histoire du héros Persée
- Sparte avec la lignée des Tyndarides incluant les héros Kastor/Castor et Polydeukès ainsi que la célèbre Hélène, et sans oublier le lien de la cité avec les Héraklides
- Thèbes depuis sa fondation avec Kadmos jusqu’aux Labdakides qui incluent Œdipe et le cycle des Sept contre Thèbes, sans oublier le héros Héraklès qui naquit dans cette cité
- Troie/Ilion avec le célèbre cycle de la guerre de Troie
Par la généalogie
Un autre angle d’approche de la mythologie gréco-latine se situe dans une lecture généalogique via les familles de personnages (dieux comme mortels). C’est une approche plus avancée dans les détails, mais elle permet de mieux comprendre l’organisation globale de la mythologie gréco-latine dans son ensemble, ainsi que de cerner une chronologie mythologique intrinsèque. Cela recoupe également l’approche de lecture par les personnages et les zones géographiques. Voici un petit aperçu pour illustrer le propos :
- Divinités
- Mortels
- lignée des Inakhides puis lignée des Danaïdes puis lignée des Perséides puis lignée des Tydéides pour Argos
- lignée des Éakides pour l’île d’Égine
- lignée des Perséides puis des Atrides puis des Héraklides pour Mykènes/Mycènes
- lignée des Néléides pour Pylos
- lignée des Tyndarides puis des Héraklides pour Sparte
- lignée des Kadméides puis des Labdakides pour Thèbes
- lignée des Dardanides aboutissant aux Priamides pour Troie
- etc…
Par les sources primaires gréco-latines
Les mythes et légendes de la mythologie gréco-latine que nous pouvons lire de nos jours au XXIème siècle ne sortent pas d’un chapeau. Si l’on peut encore connaître par exemple les douze travaux d’Héraklès, c’est que les données en rapport sont parvenues jusqu’à nous depuis les temps antiques grâce à de multiples facteurs (voir ici pour plus d’informations). Et quand on commence à s’intéresser vraiment à la mythologie, on se retrouve à un moment ou un autre confronté aux œuvres qui constituent les sources primaires d’où viennent tous ces mythes. Lire des résumés et des reformulations des mythes est une chose, lire les œuvres sources en est une autre.
En effet, lire les œuvres sources, comme l’Iliade qui est la plus ancienne connue à ce jour en terme de composition (vers le milieu du VIIIème siècle av J.C), donne accès à une multitude de nouveaux détails, de ressentis et de compréhensions qu’on ne peut pas avoir dans les œuvres reformulant les mythes pour quiconque souhaite vraiment se confronter à la matière première de la mythologie gréco-latine. Ces œuvres sources sont nombreuses et variées, et nous avons la chance à notre époque de disposer d’une très grande partie d’entre elles via les traductions qui en ont été faites. Si le concept de traduction en soi se discute car il opère de fait des transformations plus ou moins accentuées par rapport à la version originale, il n’en reste pas moins qu’il permet malgré tout la préservation des données mythologiques et permet aux personnes ne connaissant pas la langue originale de pouvoir apprécier ces œuvres anciennes. Il est ainsi possible par exemple de lire l’Iliade en français (plusieurs traductions existent), en anglais (plusieurs traductions existent), en italien, en allemand, et dans encore d’autres langues. On peut même se procurer les versions « originales » (du moins ce qui s’en rapproche le plus) de ces œuvres en grec ancien ou en latin (venant de manuscrits anciens et selon leur langue originelle de composition) dans des éditions bilingues.
S’intéresser aux œuvres sources de la mythologie gréco-latine permet également de comprendre pourquoi un certain nombre de mythes disposent de plusieurs versions (Aphrodite qui est fille de Zeus ou bien née de l’écume par exemple) : une œuvre dit ceci tandis qu’une autre dit cela. Et c’est aussi commencer à comprendre les subtilités entre mythologie grecque, mythologie gréco-latine et mythologie latine (voir ici pour plus de détails).
Enfin, commencer à s’intéresser aux œuvres sources, c’est ouvrir la voie vers d’autres angles de lecture de la mythologie gréco-latine, notamment les thématiques littéraires et l’Histoire, où l’on peut commencer à développer une compréhension chronologique extrinsèque de la mythologie.
Par les thématiques littéraires
L’accès aux œuvres sources peut amener à s’engager sur un autre angle de lecture de la mythologie, celui des thématiques littéraires. En effet, ces œuvres n’appartiennent pas toutes aux mêmes catégories et ont été composées à des époques différentes de l’Antiquité, ce qui fait qu’on peut multiplier les angles d’analyse de ce côté. Par exemple, plusieurs des œuvres sources gréco-latines appartiennent au domaine de la poésie, dans laquelle on retrouve divers genres : la poésie épique avec les épopées narrant des cycles mythologiques (par exemple l’Iliade, les Argonautiques ou encore l’Énéide), la poésie didactique (par exemple la Théogonie), les hymnes (comme le corpus des Hymnes Homériques ou ceux de Callimaque), ou encore les fables (comme les Fables d’Hygin ou les Métamorphoses d’Antoninos Libéralis par exemple).
On peut également parler des pièces de théâtre avec le genre tragique porté par diverses figures anciennes (Eschyle, Sophocle et Euripide notamment côté grec, ou encore Sénèque du côté latin), mais aussi le genre comique (par exemple Aristophane côté grec et Plaute côté latin).
Les thématiques littéraires peuvent également s’étendre à des sujets d’analyse variés comme les métamorphoses, les combats divins, les voyages héroïques, les combats contre les créatures, et encore bien d’autres.
L’angle de lecture des œuvres sources par les thématiques littéraires prolonge donc l’analyse de ces dernières et permet de se confronter également au contenu des mythes gréco-latins du point de vue intrinsèque, et cela tout en aidant à renforcer une compréhension extrinsèque de la mythologie qui peut ouvrir la voie sur d’autres plans de lecture.
Par l’Histoire
Les approches de lecture de la mythologie gréco-latine ne se limitent pas seulement à un volet intrinsèque, il y a tout un volet extrinsèque qui existe. Dans cette perspective, la discipline clé est l’Histoire, autrement dit replacer la mythologie gréco-latine, et donc ses œuvres sources et leurs compositeurs, dans leurs contextes historiques. C’est là qu’on peut commencer à s’intéresser à l’Histoire de la Grèce ancienne, mais aussi de la Rome ancienne, et plus largement à l’Antiquité en général qui reste à ce jour la période historique la plus longue (après la Préhistoire bien sûr) dans la chronologie humaine pensée au niveau français et européen, de vers 3300 av J.C (premières traces d’écriture) à 476 ap J.C (fin de l’Empire romain d’Occident), soit presque quatre millénaires.
S’intéresser à l’Histoire de la Grèce ancienne par exemple, c’est en apprendre plus sur le contexte d’époque où furent composés les différents mythes grecs que l’on connaît, avec plusieurs thématiques en action : religion, politique, pratiques sociétales, arts, courants de pensée, voyages, guerres, géographie, influences culturelles avec les autres peuples (Phéniciens et Égyptiens par exemple), etc… On peut même aller plus loin dans le passé, par exemple en s’intéressant aux origines profondes de la mythologie grecque (voir ici pour des informations complémentaires) qui amènent notamment à la culture mycénienne (vers 1650-1050 av J.C) de l’âge du Bronze en Méditerranée orientale, elle-même permettant de recouper avec d’autres civilisations : par exemple la culture minoenne, celle des Hittites en Anatolie, ou encore celle des Sumériens quand on s’intéresse aux origines du genre épique.
Et cela s’applique aussi bien sûr à l’Histoire de la Rome ancienne avec le facteur latin de la mythologie qui a développé le corpus global au fil des siècles. Et comme pour la Grèce, les recherches peuvent amener à recouper avec d’autres civilisations, notamment les Étrusques qui eurent un rôle essentiel dans la pénétration de la culture grecque chez les Romains.
Il y a également l’histoire de la préservation des sources primaires de la mythologie gréco-latine qui n’est pas à négliger, avec les manuscrits et leurs recopies par exemple qui obligent à s’intéresser à la période du Moyen-Âge (476-1453) et à l’époque moderne (1453-1789).
Ainsi, alimenter sa lecture de la mythologie gréco-latine de données historiques permet de mieux renforcer la compréhension globale de cette dernière.
Par la mythologie comparée
La mythologie grecque n’est pas la seule à avoir existé dans le monde (voir ici pour un échantillon), une myriade d’autres ont existé et continuent de vivre. Bien qu’étant de forme différente et appartenant à des contextes et des époques variées, il reste intéressant de tenter certaines comparaisons pour voir comment les autres cultures employaient les récits dits mythologiques pour expliquer le monde, ou pour repérer certains points communs. C’est par exemple dans ce cadre qu’on peut retrouver l’approche liée au groupe dit « indo-européen » qui contient plusieurs sous-familles dont la grecque, couvrant de bonnes parties des continents européen et asiatique. Certains détails communs se retrouvent ainsi : dans certaines thématiques globales (par exemple le processus de naissance du monde avec une ou plusieurs cosmogonies), via certains personnages (par exemple les points communs entre le Zeus grec et l’Indra indien), ou via des approches méthodologiques d’analyse des mythologies telles que la vision tripartite mettant l’accent sur des fonctions.
Et cet aspect ne se limite pas à l’ensemble indo-européen, car les anciens Grecs furent en contact direct et indirect avec d’autres cultures n’appartenant pas à cet ensemble : Égyptiens, Phéniciens et Carthaginois, Babyloniens, Phrygiens, Libyens, etc… Des influences et des syncrétismes s’opérèrent ainsi dans les cadres religieux et mythologique : on peut citer ainsi l’exemple de Déméter qui fut associée à la déesse égyptienne Isis, ou encore Rhéa à la déesse phrygienne Cybèle.
Par d’autres disciplines
Le volet extrinsèque de lecture de la mythologie gréco-latine ne se limite pas uniquement aux données historiques d’époque. D’autres disciplines, postérieures à la mythologie pour beaucoup, permettent de jeter un regard différent d’analyse sur les mythes : l’étymologie par exemple qui met en avant l’origine et les sens des mots, la philologie, la géographie, l’archéologie, la sociologie, la philosophie (plusieurs philosophes grecs anciens comme Platon et Plutarque employèrent de la matière mythologique dans leurs œuvres), la psychologie, l’ethnologie, les sciences naturelles et physiques, les sciences militaires, le droit, et tellement d’autres. Bon nombre de morceaux mythologiques ont pénétré ces disciplines : le complexe d’Œdipe en psychologie par exemple, le mont Olympe dans la géographie astronomique (un volcan de la planète Mars culminant à 21 229 mètres a été appelé ainsi), ou bien le cheval de Troie qu’on retrouve en informatique.
Par la réadaptation
Un dernier angle de lecture, et non des moindres, passe par la réadaptation des mythes, un aspect assez transcendant et qui constitue même une part essentielle de la mythologie gréco-latine. En effet, parmi les compositeurs anciens à qui nous devons ce qui a survécu du corpus, beaucoup reprirent des mythes déjà existants pour les remanier dans la forme de façon plus ou moins large afin de répondre à leurs objectifs du moment. C’est ce qui explique notamment les diverses variations de détails dans les mythes, par exemple sur la naissance de la déesse Aphrodite ou l’origine de Méduse. Autrement dit, la mythologie gréco-latine est elle-même un énorme ensemble de réadaptation.
Il faut noter que cet aspect de réadaptation transcende les époques. Les esprits du Moyen-Âge ont par exemple eux aussi réadapté les mythes gréco-latins, avec par exemple le Roman de Troie (composé vers 1160-1170) de Benoît de Sainte-Maure où les héros achéens et troyens deviennent des chevaliers médiévaux. Et ce travail de réadaptation se retrouve bien sûr de nos jours dans de multiples domaines (littérature, cinéma, bandes-dessinées, peinture, musique, théâtre, jeux vidéos, …), que ce soit pour transformer les mythes par rapport à notre époque (par exemple les esprits des dieux ou de héros qui se réincarnent de nos jours dans un scénario de roman), ou pour reprendre plus la forme originelle des mythes en ajoutant des touches spécifiques (ouvrages de vulgarisation, développement de la personnalité de certains personnages, illustrations avec les techniques de dessin actuelles, …).
Et tout cela sans oublier également le phénomène de traduction des œuvres sources qui est aussi un travail de réadaptation de la mythologie car il y a reformulation de la matière première pour l’adapter à la langue cible, une pratique remontant aussi à l’Antiquité.
Ainsi, réadapter la mythologie gréco-latine, quels que soient les objectifs derrière la démarche, c’est prolonger un processus ancien sur lequel repose la mythologie elle-même, et c’est sûrement l’un des points à avoir en tête pour comprendre pourquoi ces mythes gréco-latins existent encore au XXIème siècle et continuent d’intéresser de façon plus ou moins large bien du monde.